De la méthode et du silence en peinture

J'ai une méthode que je rapprocherais de la déflagration,
d'un gaspillage délibéré, un gaspillage d'énergie.

Les choses viennent, arrivent, elles se superposent.

II n'y a pas une toile mais quinze dessous.
Tout le travail que je fais est un travail d'enfouissement.

Ce travail laisse advenir le silence pour ne laisser apparaître
que ce qui est indispensable.
Ce qui est rigoureusement indispensable et nécessaire.

Les strates souterraines sont capitales pour moi
car elles manifestent l'essence de la structure.
C'est plus que ce qui pourrait conduire au regard.
C'est ce qui reconduirait à une mémoire.

Une toile, c'est en filigrane, un peu une “histoire” et sa mémoire.

Anne Meyer